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Le Village de la Portière  et ses vieux habitants

 

Ce village est situé dans la partie est de notre commune. Il se compose aujourd’hui de 10 à 11 feux ou maisons familiales. Nous ne pouvons dire, même approximativement, ce qu’il était de 1600 à 1793, époque où sont nos recherches en vue de ce petit travail. Toutefois, nous pouvons quand même parler en connaissances de causes et preuves à l’appui, grâces à de vieux et authentiques papiers en notre possession, et aussi à l’aide des registres paroissiaux  par nous consultés à la mairie de Fenioux.

Près de ce village, au nord-est, passe un chemin venant du village de la Burlière et allant à la Bleure et St Marc. Il est dénommé sur les vieux actes notariés du temps : le grand chemin de Bressuire à Niort. En ce temps là, ce grand chemin de Bressuire à Niort était-il en bien meilleur état pour la circulation que lorsque je suis venu habiter la Portière en 1873 ? Je n’en sais rien; mais en tout cas à cette époque il ne ressemblait guère à la dénomination flatteuse qu’on lui donnait jadis.

Sur le bord de ce chemin se trouve l’abreuvoir pour les bestiaux du village. Autrefois on le nommait l’étang. Il est vrai de dire qu’il conserve encore généralement ce nom. Il est de date fort ancienne.

Lorsqu’il est plein l’hiver, les eaux qui en découlent arrosent plusieurs prés qui se les partagent pour l’irrigation, suivant les conventions établies lors d’un long et coûteux procès . Nous en possédons les pièces de procédure ainsi qu’un plan des lieux en litiges, dressé pour être soumis au tribunal de Poitiers, devant lequel les débats furent portés. Nous n’entrerons pas dans d’autres détails, lesquels du reste ne pourraient intéresser et encore bien médiocrement peut-être, que les habitants de ce village. 

Donc, nous basant sur les notes prises sur les vieux registres paroissiaux du temps, nous allons citer les noms de quelques familles qui ont habité la Portière aux époques citées ci-après .

Enterrement de la Portière

Le 3ème jour de Mai 1710, a été inhumée dans l’église de ce lieu, le corps de dame Jeanne Mesnage . Ont été présents : Messire François de l’Etang sieur du Minier-Congré, et Messire Alexandre Teillé, escuyer de Vaury, ses neveux qui ont signé:  Vaury Teillé, François de l’Etang, Boutheron curé

Baptême du Petit-Bois-Loudun

Le 14ème jour de Février 1711 a été baptisée, Marie Anne, fille de Messire Alexandre Teillé, escuyer sieur de Vaury et de dame Françoise Mesnage. Le parrain a été Mr Paul de Puyrousset, escuyer sieur de Deffens, et la marraine demoiselle Anne Thibault de la Carte (du vieux Brusson).

Par les actes d’inhumation et de baptême ci-dessus nous voyons que ces deux famille de la Portière et du Petit-Bois-Loudun avaient entre elles des liens de parenté, et qu la dame Jeanne Mesnage qui était décédée à la Portière en 1710, était la tante des dames François de l’Etang et Teillé de Vaury. Nous allons du reste d’autre part revoir Messire Alexandre Teillé de Vaury, ainsi qu’une dame Mesnage, parrain et marraine à un baptême de la Portière.

Baptême de la Portière

Le 16ème jour de Juillet 1714 a été baptisée Anastasie Marie, fille de Jean Bernardeau et de Marie Bichon. Le parrain a été Messire Alexandre de Teillé, escuyer de Vaury et la marraine dame Françoise Anastasie Mesnage.

Enterrement de la Portière

Le 5ème jour de Janvier 1714 a été inhumé dans le cimetière de  ce lieu, le corps de dame Marie Magdeleine Cramois. Ont été présents Messires Vaury Teillé Chevalier,  et plusieurs autres.

Bouteron curé de Fenioux 

Autre enterrement de la Portière

Le 21 Août 1713 a été inhumé dans le cimetière de ce lieu, le corps de François Jarriault. Présents : Marie Tacher sa femme, Jean Jarriault son frère et autres .                       

Signé : J Jarriault, Boutheron curé.

 

Voilà un membre de cette famille Jarriault si nombreuse à Fenioux à cette époque.Nous citerons ci-après quelques autres membres de cette famille. 

Nous disons déjà pour mémoire que nous avons relevé au cimetière, sur deux pierres tombales, les noms d’un Jacques et d’un Jean Jarriault, décédés en 1663 et 1664.

Plus près de nous, nous verrons un Me Pierre Jarriault qui a été notaire au Beugnon de 1685 à 1742, et dont les minutes de l’étude sont transférées à Champdeniers en celle de Mr Berrues.

Sur les registres paroissiaux de Fenioux, nous relevons qu’aux dates 1716 et 1722 ce maître Jarriault était notaire et fermier à la Borlière (voir d’autre part le chapitre de la Borlière ).

La pierre tombale de ce Jarriault notaire est, elle aussi, visible au cimetière avec celles des autres Jarriault ci-avant cités. On y lit : Ci gît le corps de Mr Pierre Jarriault, notère (textuel).

Sur la même pierre est une autre inscription antérieure, croyons nous, et dont on ne peut déchiffrer les noms. On croirait néanmoins lire la date 1616 .

Baptême de la Portière

Le 1er jour de Mars 1716 a été baptisée Marie Françoise, fille de Louis Bernardeau et de Marie Bichon. Le parrain a été Jean Palissier et la marraine Françoise JarriaulT.

Boutheron curé.

Mariage de la Portière

Le 8ème jour de Juin 1716, ont reçu la bénédiction nuptiale Pierre Mercier fils de défunt pierre Mercier et de Marie Raison, de cette paroisse, et François, fils de François Barbot et de Marie Fournier, paroisse de Surin. Les témoins des deux cotés ont déclaré ne savoir signer .

Boutheron curé.

Autre mariage de la Portière

Le 9ème jour d’Août 1717 ont reçu la bénédiction nuptiale, Pierre Palissier, fils de Jean et Magdeleine Mesnard, et Marie Mercier fille de défunt Pierre Mercier et de Marie Raison de cette paroisse. Témoins à ce mariage du côté du futur, son père et son frère ainsi que Monsieur Paul de Puyrousset, et Alexandre Teillé de Vaury, amis du futur (vu ces noms déjà avant).

Baptême de la Portière

Le 8ème jour de Mars 1716 a été baptisée Marie, fille de Paul de Puyrousset, seigneur de Deffens, et de Marie-Françoise Gourgeault. Le parrain a été Pierre Barbot et la marraine Marie Mercier .

Boutheron curé.

Conclusion

Donc forcement si ce baptême était de la Portière, Messire Paul de Puyrousset seigneur de Deffens et sa dame habitaient à la Portière, mais dans quelle maison du village ? Nous l’ignorons.

Toutefois il est une maison d’apparence intérieure assez ancienne à cause d’une grande cheminée en pierres, portant montants et manteau à moulures poussées de bas en haut. Les planchers des deux pièces sont portés par de fortes poutres. Cette maison appartient à Mr Pignon instituteur à Oroux (D.S.).

A côté est une autre maison paraissant aussi à peu près du même temps. Celle-là appartient à Mr Dupont greffier de paix à Beauvoir-sur-Niort .

Autre baptême à la Portière

Le 12ème jour d’Août 1719 a été baptisé Claude-Jacob, fils de Mr Paul de Puyrousset * et de dame Françoise Gourgeault. Le parrain a été Messire Jacob Janvre, escuyer seigneur du Vieux-Brusson et demoiselle Marie de l’Astic. Cet enfant ayant été baptisé à la maison par Renée Chasseriau.

Signé : Jacob Janvre de Brusson

Marie de l’Astic St-Jal

Boutheron curé

* Ce baptême est encore la preuve que messire Raoul de Puyrousset habitait la Portière

Enterrement de la Portière

Encore une preuve de plus que M. Paul de Puyrousset habitait la Portière puisqu'il y est décédé.

Le 5ème jour de Mars 1720 a été enterré au cimetière de ce lieu, le corps de Messire Paul de Puyrousset, escuyer seigneur de Deffens. Ont été présents, demoiselle Marguerite Gourgeault, sa belle sœur, Alexandre Teillé, escuyer seigneur de Vaury, son neveu, Mr Antoine Mazelé son neveu et plusieurs amis qui ne savent signer. fors les soussignés :

Vaury Teillé, Joubert curé du Buignon, Boutheron curé de Fenioux

Baptême de la Portière

Le 12ème jour d’Avril 1730 a été baptisé François, fils de Joseph Illand Chevalier, et de Julie Céleste Régnier. Le parrain a été François de l’Astic St-Jal et la marraine Suzanne Janure (Janvre) du Vieux-Brusson qui se sont avec moi signés.

Suzanne Janvre,  François de l’Astic, Boutheron curé.

Autre baptême de la Portière

Le 26ème jour d’Avril 1730, a été baptisé Jacques, fils de Monsieur Jacques Chevalier et de demoiselle Nicole de la Bignolais. Le parrain a été Jean Jarriault et la marraine Marie Allonié.

J. Jarriault, M. Allonié, Boutheron curé.

A présent, revenant à la famille Jarriault et tout en négligeant forcement de citer plusieurs membres de cette famille, nous arrivons vers 1752, époque où l’on voit un Jean Jarriault de la Portière soutenir un fort onéreux procès contre messire Pierre Lebel, seigneur de la Plissonnière, son voisin, au sujet de 16 boisselées de terre, sur lesquelles le seigneur Lebel prétendait que Jean Jarriault lui était redevable de trois années d’arérages, de la rente noble et féodale de dix boisseaux de seigle, treize boisseaux d’avoine, un chapon et onze sols en argent, échue la St-Michel dernière; ceci à cause des dites boisselées de terre dépendant de la maison noble et féodale de la Plissonnière, et y rendables, et en outre de payer par dessus la dite rente, le droit de terrage qui est aussi dû sur les seize boisselées de terre que le suppliant possède.

Le cadre de ce travail étant trop restreint, nous ne nous étendrons pas davantage sur les suites de ce procès. Nous tenons toutes pièces de procédure à disposition de qui voudrait les consulter.

Ensuite vers 1784, et quelques années après cette date, nous voyons un Jean Jarriault, collecteur à Fenioux. Cette charge consistait en ce temps à percevoir les impôts et ressemblait à quelque chose près à la charge de percepteur. Je possède de nombreuses quittances de versements faits par le nommé Jarriault à la Recette des tailles de Niort.

J’ai en outre deux registres du rôle des tailles de Fenioux des années 1729 et 1730. Peut-être en donnerons nous reproduction plus loin .

En outre nous allions oublier de signaler un cahier journalier ayant été tenu par un Jarriault de la Portière. Ce cahier journal commence en l’année 1784 et finit en l’année 1791. Celui qui le tenait devait être un homme de beaucoup d’ordre, un homme de beaucoup d’exactitude dans ses affaires, pour dans ce temps là, avec une instruction très élémentaire, tenir une comptabilité aussi scrupuleuse. Ainsi s’il vendait telle ou telle marchandise, telle pièce de gros ou petit bétail, il le notait sur ce cahier. S’il prêtait quelque chose, argent ou denrée à ses voisins ou parents, il le notait sur son cahier, et même s’il mourait ou naissait quelqu’un de sa famille dans sa maison, il notait le jour de la cérémonie de baptême ou inhumation, même le nom du curé.

Plus fort encore : si sa femme allait à une foire des environs, ou voir ses parents, ou si elle allait à l’église remplir ses devoirs religieux, il notait ainsi : telle fête (Noël ou Pâques) ma femme a été à Fenioux faire la bigote. Il notait même plus fort que cela encore etc… etc… Ce cahier journalier est ma propriété et lui aussi à la disposition de qui voudrait voir les preuves de ce que je viens de dire.

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