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Les Salles

 

Sortant du village  du Fougéroux, nous dirigeons nos pas vers le lieu-dit « les Salles ». Là comme à « la Verrière », nous ne voyons aucune habitation mais des traces, une certitude qu’à ce lieu il y eut aussi jadis des constructions qui ont été depuis longtemps détruites ; et en effet à l’endroit précis où nous sommes, on voit un terrain bosselé, mal nivelé, quoique cultivé et aussi de nombreux débris de tuiles, de briques et briquaux  à la surface du sol.

Un petit bois de 15 ares environ, situé tout près, porte le nom de « Bois des Salles ».

Avant d’aller plus loin, disons que la 1ière indication qui nous a signalé en cette commune le lieu-dit « les Salles » est un acte notarié passé en l’assise de la seigneurie de la Braudière par Me Bideau notaire royal à la résidence de Fenioux. La date est 1639.

Cet acte est un aveu rendu par Me Pierre Joubert, sieur de la Bourie, pour une borderie de terre, ou herbagée, appelée « l’Olivrie » à haut et puissant Seigneur, Messire Charles de la Porte, chevalier des ordres du Roi, seigneur de la Meilleray, St-Maixent, la Braudière, le Bourg-Jarousson, « la Salle de Fenioux » et autres places, Grand Maître et Capitaine Général de l’Artillerie de France etc… etc…

Nous n’allons pas encore ici, à nouveau, énumérer tous les titres et qualités que prennent en cet acte d’aveu les Charles, Armand Charles de la Porte, duc de Mazarin, non plus que celui rendu par les tenanciers de l’Olivrie, à haut et puissant seigneur Messire Louis Joseph Jacob Janvre, chevalier de l’ordre militaire de St Louis etc… etc…

Nous citerons seulement pour mémoire et à titre de curiosité, le passage intéressant de l’aveu rendu par le sieur René Gaufreteau, tenancier de « l’Oliverie » à Messire Louis-Joseph-Jacob Janvre de la Bouchetière paroisse de St-Lin, la Braudière (en Fenioux ) et autres lieux etc… etc…

Ce passage est ainsi stipulé : Lequel au dit nom a offert faire à mon dit seigneur  de la Bouchetière « la foi et homage plain, baiser et serment de fidélité qu’il lui doit et est tenu de faire, à cause de sa seigneurie du Bourg-Jarousson, unie à la dite seigneurie de la Braudière, aussi être bon et fidèle vassal, tenir plet et cheval de service à mutation d’hommes quand le cas y advient ».

Nous ne voulons pas nous permettre d’apprécier les raisons pouvant militer en faveur de pareilles conditions. Nous en laissons juges ceux qui prendront connaissance. Plus tard, et s’il est possible, peut-être ferons nous une copie textuelle et entière du document contenant ces aveux.

Le lieu-dit « les Salles » ci-avant cité, et qui en dernier lieu a appartenu à la famille Janvre, de Brusson, et de Boissoudan, commune de Pamplie, faisait partie de la ferme de la Pérochère.

Cette ferme s’est vendue par lots et le lieu-dit « les Salles » avec plusieurs autres champs et prés, a été acquis par des personnes possédant d’autres pièces de terre par là. Ces personnes sont Mr Prudent Chartier propriétaire à Fenioux, Mr Groleau le frère de ce dernier, Mr Chouc du Fougeroux, Mr Jean Chartier menuisier à Fenioux, et Mr Chartier aux Vignardières (Beugnon).

J’ai relevé aux matrices cadastrales les noms et contenances de quelques pièces de terre, portant la dénomination « les Salles ». Je cite :

 

1° Le bois des Salles (bois)                                 2h 34a 80c

De ce bois il ne reste plus que 15 ares environ, le reste est en culture.

 

2° Le champ du bois                                           1h 96a 90c

 

3° Le pré des Moinotières                                   0h 78a 50c

 

4° Les Salles (terre)                                           6h 63a 70c

 

5° Les Salles (terre)                                           7h 69a 70c

 

                                                        Total         19h 43a 10c

 

Notre soirée ainsi que le but de notre promenade touchant à leur fin, nous sommes passés, mon compagnon de voyage et moi rendre une visite intéressée (pour cause de soif) à Mr Groleau, dont la maison doit s’appeler « les Salles ». Il nous a reçu avec la plus grande affabilité, nous a payé tout ce que nous avons voulu comme bon vin d’ami. Cela a fait grand bien à notre pauvre gosier, lequel commençait d’être fort desséché, à force d’avoir marché et causé. Enfin nous sommes revenus dîner d’un très bon appétit.

De cette promenade, comme d’autres pareilles, accomplies dans le même but, que nous avons faites, Monsieur Charles Jubien, mon excellent collaborateur, et moi, je dis : « Honni soit qui mal y pense ».

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