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Les possesseurs du Beugnonet

        

Parlons à présent un peu des possesseurs du Beugnonet, le plus loin que nos documents et recherches nous aient permis de remonter.

Nous citons des extraits d’un acte d’échange portant la date du 30 Juin 1602.

 

Du 30 juin 1602       échange

D’un acte d’échange (entre nos mains) et portant la date 1602, il apparaît qu’à cette époque, le Beugnonet appartenait à un Mr Pierre Thébault, escuyer sieur de la Roche du Gros Bois, paroisse de Praille, et y demeurant, sa femme se nommait une demoiselle Isabeau d’Anche.

Après être qualifiés comme ci-dessus, l’acte porte : Ecuyer, sieur du Gros Bois et du Beugnonet. Donc à cette époque de 1602, le possesseur et sieur écuyer du Beugnonet était un Pierre Thébault.

Par cet acte d’échange, ce Pierre Thébault écuyer, sieur du Gros Bois et du Beugnonet, cédait,  abandonnait et délaissait à perpétuité à François Prunier, demeurant au Péron, paroisse de la Chapelle-Thireuil, plusieurs parcelles de terre en champs, prés, bois et vignes, le tout situé aux environs de la Brunetière, paroisse de Fenioux,  et touchant aux diverses propriétés ci-après : au chemin de la Brunetière à Fenioux, la douzième partie des fruits pour droits de terrage. 

Ce droit de terrage est sur une pièce et jardin contenant "à semer un boisseau de graine de lin ou environ" tenant d’une part au chemin de la Brunetière à Fenioux, d’autre et d’un bout à la terre d’André Dutaud, appelée le jardin du Châtaigner-Billet. Aussi la douzième partie d’une pièce appelée «  la Jinchère » sur le chemin de la Brunetière aux Sablons. Une boisselée d’ouche assise près le village de la Barre. Plus droit de terrage en cinq boisselées de terre appelées "le Champ des Vignes" tenant d’un bout à la vigne des sablons, d’autre à une ouche de la Brunetière, plus pareil droit de terrage sur 14 boisselées en trois pièces appelées "le champ du Quaireux" l’autre  le champ "du Bois Lunard"  etc … etc…

Plus semblable droit de terrage en 14 autres boisselées appelées "le champ de la Rangée" avec un petit lopain de pré etc… etc… plus semblable droit de terrage en un petit lopain de terre, sis près "le Bois Lunard" plus enfin semblable droit de terrage sur une pièce appelée 'le Bois de dessous le Bois" cinq boisselées environ, tenant d’une part au bois de la Brunetière, d’autre à la terre de la métairie de la Saumorière et autres pièces portant droit de terrage qu’il est trop long de citer en ce résumé.

Et enfin à le dit Thibault et sa femme pourvue, transporté (mot illisible) six boisseaux moitié avoine, un chapon et cinq sols(illisible encore) de 30 boisseaux moitié avoine, quatre chapons "et trois oies blanches" Voyez cette manie, et pourquoi des oies blanches plutôt que des rousses ou des bigarrées ??... et quinze sols en argent dûs au dit Thibault et sa femme, à cause de sa seigneurie du Beugnonet, par chaque an et feste de Noël, quoique soit une fois l’an en plusieurs articles sur tout le tenement du village de la Brunetière si tant et envers, dû par le dit Prunier, tenant d’une part au fief et terre du sieur de la Lunardière, d’autre aux terres de la Barre, fief de la dame de la Braudière, d’autre au pré et bois de la Saumorière appartenant au dit héritier de Bastien Le Mon, et d’autre aux vignes du Sablon.

Et plus loin il est encore question de droits de terrage, cens et rente, auquel lieu en demeurera déchargé franc et quitte envers le dit Thebault et sa femme, et de toute contribution aux co-teneurs, tiers et parsonniers du dit village et terrement de la Brunetière, pour dorénavant les tenir roturièrement envers le dit Thebault et sa femme, à sept sols et deniers de devoirs annuels, payable chaque fête de St Michel, à la recette du dit Beugnonet.

Le dit Prunier, autre échangiste, a déclaré en retour de ce, et pour parfaire et accomplir le dit échange, avoir baillé, cédé, transporté et délaissé à perpétuité  au dit Thebault et sa femme, savoir : deux boisselées de terre assises au Terrouer de Nom, une maison et autres terres tenant et assises au  fief de la Garde, et sujettes envers lui à quatre deniers par boisselée, à mutation de seigneur pour tout devoir. Item.

Une autre pièce de terre au dessous des Graneries, Sablères de Cenon, tenant d’une part à la terre des héritiers de feu Jacob de Madon, d’autre à la terre de René Chargé et d’un bout au chemin de Villiers à Fontenay le Comte, ou fief ou seigneur de Placé, sujettes envers vous à la sixte partie des fruits y croissant comme droits de terrages, ainsi que nombres d’autres pièces et terres assises environ les Terrouer (pour terroir sans doute) du Chiron Margois  etc… etc… On parle encore de terres à mutation, de seigneur et d’autres semblables (mais nous sommes forcés d’abréger)…

Par ce qu’on sait, les immeubles que le dit Prunier du Peron cédait en échange au dit Pierre Thibault, sieur de la Roche-du-Gros-Bois et du Beugnonet, demeurant à Praille, étaient situés entre Villiers-en-Plaine et Fontenay-le-Comte, on parle du reste du tenement de Cenon. Je crois savoir qu’un lieu dit appelé Cenon, se trouve situé entre les communes de St-Pompain , Benet et Fontenay-le-Comte. Cet acte d’échange fut passé à Champdeniers en la maison du sieur Bourg…(?) ancien notaire, le 23 Juin 1701. Le dit seigneur Prunier a dit ne savoir signer.

A signé en la minute, Pierre Thebault et un autre, la présente grosse, par vertu de commission de Monsieur le Sénéchal de Champdeniers comme étant chargé de l’Etude de feu Jean Bougueu, vivant notaire de ce lieu.

A la fin de l’acte d’échange, on voit : Par nous notaires Royaux de la Sénéchaussée de Poitou, soussignés en l’étude de l’un de nous.

Signé Bastard notaire royal, Citoy notaire royal   

                        

Autres propriétaires du Beugnonet, de Fenioux

 

D’autre part et comme propriétaire du Beugnonet à partir de 1716, nous relevons et empruntons à la Gâtine Historique et Monumentale de Bélisaire Ledain que le Beugnonet, paroisse de Fenioux, a, de 1716 et au delà, appartenu à Mr François Nicolas Seigneur de la Coumerie. Ensuite en 1775, il appartient à Mr Louis Anthoine Nicolas licencié es lois.

En effet en 1730 nous trouvons sur le rôle des tailles de cette année (à nous appartenant) : François Chaigneau et son gendre, laboureurs à une charrue au Beugnonet pour le sieur Nicolas paie 110 livres. Donc c’est cette famille (qui sans l’habiter) était propriétaire du domaine du Beugnonet de 1716 à 1775. Nous croyons qu’elle peut l’avoir conservé jusqu’à l’époque de 1788 environ, moment où le comte d’Artois vendit à Mr Joseph Jacob Janvre de la Bouchetière, la majeure partie de la paroisse de Fenioux.

Au moment de la révolution, lorsque le seigneur Janvre qui en était possesseur eût émigré, elle se vendit nationalement. C’est à cette époque que la famille Frère doit l’avoir acquise.

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