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Chapelles d’écart 

  Il existait dans la paroisse de Fenioux, trois chapelles d’écart (13) : la chapelle des Chastilliers, la chapelle de St Marc, la chapelle de Brusson.

Les Chastilliers

La chapelle des Chastilliers était une chapelle domestique dépendant de la maison seigneuriale des Chastilliers appartenant aux De Raoul.

Aujourd’hui la chapelle est complètement disparue ainsi d’ailleurs que l’ancienne demeure laquelle a fait place à une construction moderne.

Le 1er 8bre 1729 fut célébré dans la chapelle domestique aux Chastilliers le mariage de M. Gabriel de Villedon chevalier seigneur de Sansay fils des défunts Mr Amable de Villedon chevalier seigneur de Sansay et de dame Anne Jousselme de la paroisse de Sansay et demoiselle Marguerite Raoul fille de défunt Mr Claude Louis Raoul de son vivant chevalier seigneur des Chastilliers et de dame Marie de Villedon de cette paroisse.

A ce mariage étaient présents: du coté du futur; M. Aimable de Villedon son frère , Renée Fleurimonde de Villedon sa sœur, Mr Louis de Villedon Chevalier Seigneur de Gournay son oncle - du coté de la future Marie de Villedon sa mère, M. Gabriel Raoul Seigneur des Chastilliers son frère, Renée Marie Raoul sa sœur , Marie Marguerite de Villedon sa cousine.                                     

Saint Marc 

Plus heureux qu’aux Chastilliers nous avons trouvé au village de St-Marc des vestiges de son ancienne chapelle.

C’est d’abord une statue encastrée dans un mur de clôture sur le bord du chemin qui pénètre dans le village à 30 mètres de la route de Fenioux à Xaintray.

Cette statue, plus haute que grandeur naturelle, fortement mutilée, représentait sans doute un saint et devait orner la vieille chapelle.

On le dénomme St-Marc et chaque année le 25 avril les fidèles y vont de Fenioux en procession.

Les bras et la tête ont été brisés, la tête a été remplacée mais le manque de proportions entre le corps et la statue et cette tête fait croire que ce n’est pas la tête primitive.

Tout près de là on a trouvé en creusant les fondations pour élever il y a trente ou quarante ans la maison de M. Boudreau et ses dépendances, d’épais pans de mur  enfouis, de larges dalles, des bustes de statuettes au masque grossièrement sculpté et identiques à celles qu’on voit en corniche à l’église de Fenioux.

Tout cela permet d’affirmer l’existence de la chapelle d’écart de St Marc, même plus, il ne serait pas impossible croyons-nous, avec quelques recherches d’en déterminer exactement l’emplacement et les dimensions.

On a trouvé également dans le terrain où la chapelle devait s’élever, quantité d’ossements humains, sans doute qu’un cimetière ou une chapelle funéraire devait attenir à la chapelle * (voir encart ci-dessous).

Tout près de là est une grande pièce de terre dénommée "le champ de la chapelle". Appartenait-il autrefois au prieur de la chapelle ou tire-t-il son nom de la proximité du monument, nous ne savons.

Dans l’angle est de ce champ est un rocher à fleur de terre, en forme de piédestal grossier.

Les habitants de St Marc nous ont conté une légende d’après laquelle le saint de pierre dont nous avons parlé plus haut était primitivement posé sur ce rocher. Notons pour finir qu’il n’est fait aucune mention spéciale de la chapelle de St Marc sur nos registres paroissiaux.

*  ... Ce qui semblerait indiquer quelque peu qu’à St Marc des inhumations ont pu y avoir été faite. C’est qu’on y voit une tête de croix de tombe qui, comme matériaux de maçonnerie, a été mise dans un mur de clôture situé près de là.

  Cette tête de croix est assez bien travaillée et n’a sans doute pas été apportée là venant du cimetière de Fenioux.

Donc sa raison d’être se trouvait à ce lieu sur une sépulture du temps de la chapelle en question. De cette époque qu’elle est la date ?

D’autre part, tout à coté, dans le même mur on croirait voir, dans un fragment de pierre brisée, portion d’un buste partie épaule et poitrine, et l’endroit où pouvait se trouver le cou supportant la tête (ceci cependant sous toutes réserves.) .

Au sujet de cette chapelle à St Marc ne pourrait-on pas se poser quelques questions : s’il y avait là une chapelle, elle devait avoir quelque revenu, quelque dotation ou prébende y attachée, quelque fond de terre ou propriété dont le revenu y était affecté.

Une propriété voisine ne relevait-elle point comme fonds et revenus des bénéficiaires ou titulaires ecclésiastiques de cette chapelle ?

D’autre part un vieux registre des tailles de la paroisse de Fenioux de l’année 1730 porte mention qu'un nommé Pierre Bailly laboureur à une charrue à la Chipaudière, paie pour le S. Boutheron (qui alors était curé à Fenioux ) 42 livres plus 7 livres "pour fourager".

On trouve ensuite à la ligne suivante c.à.d. au lieu-dit tout proche ceci : Pierre Audurier bordier, paie pour le prieur de Parthenay-le-Vieux 40 livres, fourager 7 livres.

Il est vrai de dire que la mention St Marc n’y est pas, mais puisqu’il est de toute évidence que jadis chaque chapelle d’écart avait forcément son bénéficiaire, ce personnage ne pouvait être que le prieur de Parthenay le Vieux.

Encore d’autre part j’ai en ma possession un vieux document datant de 1630 qui relate qu’un Mr Mathurin Laigne, procureur au baillage de Gâtine, rend aveu et dénombrement à Antoine de la Croix, prieur de Parthenay le Vieux, dans le fief de Notre Dame de Brusson. Conclusion, si un prieur de Parthenay le Vieux détenait ou était bénéficiaire de biens dans ce fief de Brusson, n’est-il pas tout aussi possible que cent ans après un autre prieur du même lieu ou Mr le curé fusse bénéficiaire d’un petit fief comme celui de St Marc à cause de sa chapelle. J'attends les preuves du contraire et m'y rengrai volontiers. J'ai des quittances reçus pour paiements de redevances pour les fermiers de St Marc, de Brusson ou Brusson-St Marc.

 

Brusson 

La chapelle de Brusson était située dans l’aile gauche des servitudes du  château de Brusson. Elle existe encore de nos jours mais dépouillée de tout caractère religieux; on remarque toutefois un surhaussement du dallage dans la partie qui devait être le chœur; aux murs nous avons relevé aussi quelques peintures à peu près effacées et dans lesquelles on croit reconnaître le portrait  de personnages plus grands que grandeur naturelle.

La chapelle de Brusson était une chapelle domestique, nous relevons sur les cahiers paroissiaux un mariage qui y fut célébré le 2  7bre 1725.

"………., je curé de Thouarçay soussigné, ai reçu dans la chapelle Monsieur et Madame de la "Moussière  au vieux Brusson paroisse de Fenioux, selon les cérémonies de notre mère l'Eglise, à la "bénédiction nuptiale, Messire François Charles de Caillo , chevalier seigneur de Maillé, veuf de dame "Angélique Rennée Desfranc, avec dame Charlotte Henriette de Pyniot veuve de messire Philippe "François, marquis de la Garnache;

en présence de M. le Curé de Fenioux, bon ami de M. le susdit "époux , de M. et Mme de la Moussière parents de Madame la susdite épouse, de plusieurs "honnêtes personnes qui se sont souscrits comme aussi de plusieurs autres qui ont déclarés ne savoir "signer et sur ce enquis par moy improuvé les ratures ci-dessus aprouvé en interligne les mots notre "mère.

                   F.C  de Caîllo de Maillé                      charlotte henriette Pynyot

                   Charles Janvre  Moussière                Boutheron curé à Fenioux  

                   Julie pynyot                  Louis claude janvre chevalier de la Moussière

                   Jacob janvre de brusson

                   charlotte janvre                          françois Janvre           susanne janvre

                   marie janvre                             XxxxCuré de Thouarçay                 

                   Anne  Bertrand                        Goulard


 

  Les Chapelles (suite)

 

Sur les registres de la cure nous avons relevé des copies de vieux papiers et des parchemins qui ont presque tous traits à la Chapellenie de Lavault (près les Châteliers).

a) Du 12  7bre 1627 (parchemin).

"Nomination de M. Thibault clerc du diocèse de Poitiers, à la Chapellenie de Lavault fondée et "asservie en l’église paroissiale de St Pierre de Fenioux, vacante par la démission de René Thibault "dernier possesseur ainsi qu’il résulte d’un acte passé devant Guillaume notaire royal et signé Isidore "Thibault escuyer seigneur d’Azné - donné au château d’Oloron - signé  H Escoubleau - Episcopus "Malléacensi -  Par  marin immers – R. d’Aubin secrétaire-"

b) Du 17  8bre  1643 (parchemin)                                                 

"Nomination par Pierre Raoul à la chapelle de Lavault dont la présentation appartient à Jean "Garnardeau seigneur temporel au Vignault, après la résignation de Pierre Thibault dernier "possesseur entre les mains du dit Garnardeau.

c) Du 22 mai 1644  (papier)

"Présentation de François Raoul escuyer clerc tonsuré par Pierre Raoul à Monseigneur "l'Illustrissime et Révérendissime M. Henri de Béthune évêque et Sr de Maillezais ou à Messieurs "vos grands vicaires, salut honneur et révérences. Je Pierre Raoul escuyer  sieur de l’Epinay comme "patron laïc …  de la chapelle de Lavault desservie en l église paroissiale St pierre de Fenioux diocèse de Maillezay le droit de "patronage, nomination et présentation à moi appartenant et à vous Mgr toute provision et collection, "qu’ainsi faire que la dite chapelle soit à présent vacante par le décès de Pierre Raoul escuyer dernier "paisible possesseur d’icelle, vous présente et nomme François Raoul aussi escuyer, clerc tonsuré du "diocèse de Poitiers, vous supplient Mgr de recevoir le dit Raoul suivant ma dite nomination et le "pouvoir de la dite chapellenie et ses appartenances lui donner et faire expédier toutes lettres de "provisions à ce requises nécessaires .

"En foi de quoi j’ai signé les présentes et icelles, fait signer aux notaires de la chapellenie de "Moncoutant le vingt deuxième jour de mai l’an mil six cent quarante quatre.

                                                     Signé :  Pierre Raoul.

 

"Nota - L’un des notaires s’appelait Lorin, l’autre signature est illisible - Tous déclarent avoir signé à la requête du sieur  Raoul."

d) Du 30  mai  1644 (papier)

"Procès verbal dressé par Drault notaire en présence de Cherbonneau curé de Fenioux et constatant "que François Raoul a pris possession de la chapellenie par l’entrée en l’église de Fenioux, aspersion "de l’eau bénite, baiser du grand autel, attouchement au livre missel, par le son des cloches et autres "cérémonies accoutumées 

e) Du 5  juin 1644  (papier)

"Publication de la prise de possession de François Raoul.

"L’on fait savoir à tous ceux qu’il appartiendra que Fois Raoul fils de Pierre Raoul  escuyer sieur de "l’Epinay a pris et appréhendé possession d’icelle actuelle et corporelle de la chapellenie de Lavault, "asservie en cette église de Fenioux du 30 de ce mois, par Vertu de visa par lui obtenue de Mgr le Grand Vicaire de Maillezays et partaut fait défense à tous ceux qui y doivent une rente et autre chose "n’ayant à faire qu’a lui et ce afin que personne n’en prétende à cause d’ignorance.

"Je soussigné certifie avoir publié le contenu ci-dessus à l’issue de ma messe, le dimanche cinquième "jour de juin 1644 - le requérant, le dit Raoul, chapelain dont je lui ai ci-dessus donné le présent acte "pour le servir et valoir ce que de raison.

                                               Signé : Charbonneau curé de Fenioux

f) Du 21  février 1653 (parchemin)

"Nomination par Mgr Jacob premier evêque de la Rochelle de Jacob Mercier prêtre  sur la "présentation de Pierre Raoul escuyer, sieur de l’Espinay après le décès de Fois Aubry

"Requête pour le règlement du prieur de la chapellenie.

"A Mgr l Illustrissime et Révérendissime Evêque de la Rochelle –

"Supplie humblement Mr. Fois Raoul chevalier prieur de la Givelière, et vous remontre que à cause de "sa maison noble et chapellenie il est patron et présentateur de la chapellenie de Lavault fondée et "desservie en l’église paroissiale de Fenioux en notre diocèse fasse qu’il sache non plus que le "chapelain qui en est à présent pourvu quel service est du à la dite chapelle pour n’en avoir la "fonction ni autre titre justificatif du dit service. ayant seulement appris que parfois, il y a des "chapellenies qui y faisait dire une messe par semaine et d’autres qui en faisaient dire quatre "seulement chaque année comme il se fait encore à présent.

"Ce Considère Monseigneur il vous plaise pour le repos de la conscience du suppliant, et pour "accomplir l’intention du fondateur de la dite chapelle, régler le dit service ainsi que vous verrez être à "la faire ou faire faire raisonnable au curé ou vicaire du dit Fenioux pour la célébration du dit service "sur le revenu temporel de la dite chapelle que celui suppliant vous déclare être de 45 livres par an.

                                       Signé : François Raoul..

Du  26  juillet  1656

"Soit communiqué à votre promoteur le 26  juillet  1656.

                            Signé : Jacques évêque de La Rochelle.

"Vu la requête de d’autre part, ensemble le procès verbal de …. l’église de Fenioux, je requiers que le "service de la dite chapellenie de Lavault soit réglé à 2 messes par mois et la taxe des dites messes à "dix livres par an, sauf à accroître le dit service lorsque qu’on aura connaissance de plus grands "revenus que celui présent qui est de 40 livres par an.

        Fait à l’Hermenault (Vendée) le 26ème jour de juillet 1656

L’acte de fondation signé  Godet promoteur.

"Soit fait comme il est requis et consenti par le promoteur.

"Fait et consenti en notre château de l’Hermenault  le 26 juillet 1656.

                         signé : Jacques p E de La Rochelle.

                signé : Baronil secrétaire.

Octobre 1656

"Requête de François Raoul cheval. seig. de la Givelière  pour obtenir que le service de la dite chapelle "de Lavault soit fait par le vicaire de Fenioux aux conditions ci-dessus, le curé ayant refusé. Renvoi "par le vice-gérant de la Rochelle demeurant à Fontenay, au vénérable promoteur - Signé : R. "Moreau  vice gérant le 6 octobre 1656-

"Consentement du promoteur, le même jour, signé : Godet aussi à Fontenay-

"Approbation du vice gérant le 16-

"Il est stipulé que les 10 livres annuelles seront payées par le dit chapelain  ou son fermier-


Nous citons également à titre de renseignement intéressant un aveu rendu par Jacob Mercier chapelain de Lavault au Duc de la Meilleraye :

"Sachent tous que à vous, très haut et très puissant Messire Charles de la Porte, Maréchal de France, "chevalier au trône du roi, conseiller en ses conseils, lieutenant pour sa Majesté en la haute et basse "Bretagne, grand maître et capitaine général de l’Artillerie de France, gouverneur de fort Louis, comte "de Secondigny, baron de St Maixent, Parthenay, seigneur de la Meilleraye, la Braudière et autres "places - je Messire Jacob Mercier, chapelain de la chapelle ou stipendié de Lavault en la paroisse "de Fenioux, tiens et avoue tenir de vous, mon dit seigneur à cause de votre seigneurie de la Braudière, "au dit comté de Secondigny à foi et hommage , lige et à droit de rachat quand le cas y advient , c’est à "savoir : la Borderie et hébergement du dit lieu de Lavault avec tout ce qui en dépend, soit en terres "labourables et non labourables, prés, pâtis et se tiennent les dites terres d’une part à la rivière qui "vient de l’étang de Fenioux à aller à la Vergne et d’autre part aux terres du Châtelier appelées "le "fief du Retail", parties aux terres du prieur du Châtelier et au pré de la cure de Fenioux y étant "inclus un petit lopin de pré et celui qui est de la dite borderie de Lavault qui touche d’un bout au "chemin qui conduit de Fenioux à Lavault, et y puis avoir à faire un mulot de foin ou environ et "d’autres parts aux terres de la métairie de l’Oliverie un ruisseau entre deux .

"Ce qui est tout ce que moi dit chapelain tiens et avoue tenir de vous Monseigneur au sus dit devoir ci-"dessus déclaré, sauf à moi d’accroître, corriger, modifier et plus à plein déclarer par échu mon "présent fief et aveu, lequel j’ai fait signer aux notaires ci prescrits, jurés pour le fief ou vicomté de "Rochechouart par monseigneur le vicomte du dit lieu et à le dit Mercier signé le 25 octobre 1648.

  "Signé Jacob Mercier - les notaires: Gignoux et Berubry" (Parchemin)

Après Jacob Mercier, un Mr Antoine Chaigneau lui succèda comme titulaire de la chapellenie de Lavault.

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