Le Chateau Seigneurial de la Braudière
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photo J.Chauveau
Nous n’avons jamais pu, malgré nos recherches savoir à quelle époque à peu près et par qui a été construite l’imposante demeure qu’a du être "le château de la Braudière". De cette vieille demeure seigneuriale, il ne reste que peu de chose à l’état primitif, s’il en reste qui n’ait pas été restaurée.
Le propriétaire actuel, Mr Cibiel, ancien magistrat et ancien maire de la ville de Niort, que nous avons consulté, nous a dit que dans les nombreux travaux de déblaiement qu’il a fait exécuter à la Braudière , les ouvriers ont mis à jour des fondations d’anciens murs qui porteraient à croire que l’ancienne Braudière formait un vaste quadrilatère dont l’aile du fond avec façade à l’est et à l’ouest formait les bâtiments d’habitation et l’aile de gauche devait être à usage de servitudes et de magasins à récoltes pour recevoir les dîmes qui étaient dues et rendues au seigneur de la Braudière par ses petits vassaux.
Le château est situé à peu de distance du bourg sur une éminence au bas de laquelle coule la rivière "le Fenioux".
Cette ancienne demeure sans être fortifiée comme certains châteaux de l’époque de la féodalité, nous paraît cependant avoir comme principale défense au nord, à l’est et au midi, le vaste étang occupant toute la prairie est de la Braudière et dont la chaussée se trouvait près du chemin de Fenioux à Xaintray, lequel étang devait se prolonger presque jusqu’au lieu dit "le Tanneray", englober en remontant vers nord ouest comme une sorte de bras, la mare actuelle de la Braudière .
On dit aussi qu’un autre affluent de cet étang devait séparer la Braudière de la Papinaudière et faire bras dans le pré en forme de gorge qu’on surnommait "le vallon" qui touche le chemin de Fenioux à Secondigny. Des personnes âgées ont vu là un pont en bois qui reliait les deux habitations de la Braudière et de la Papinaudière en la partie la plus étroite de cette gorge du "Vallon".
C’est ce vaste étang, ses bras et prolongements, qui croit-on devaient former à la demeure seigneuriale de la Braudière une immense douve quasi circulaire, interrompue seulement du coté ouest, lequel coté était défendu par deux tours protégeant le portail d’entrée.
Ce portail est presque monumental, sa largeur est de 4 mètres environ, sa hauteur de 5 mètres. Il est à plein cintre. Comme travail architectural, quelques moulures, bourrelets et filets poussées par ci par là. Il est au milieu une sorte de fronton à angles droit, au milieu duquel est un écusson avec date et inscription, nous en donnerons la description d’autre part.
A coté du portail, est une porte plus petite, 2 mètres de hauteur et 1m20 de largeur. Au dessus et autour de cette porte quelques moulures aux pierres de taille. A 4 ou 5 mètres et sur le même plan, de chaque côté des entrées, sont les deux tours de protection dont les proportions en hauteur nous paraissent avoir été abaissées.
A l’intérieur de ces ouvrages c'est à dire en dedans de la tour, mais au faite intérieur du mur, on croirait voir une sorte de chemin de ronde qui court le long de ces entrées. Peut-être fait-on erreur ?
Ce qui nous paraît rester du vieux château sans avoir été transformé, entre la demeure des fermiers et celle du propriétaire, est une vieille porte cochère dont l’entrée très vaste est terminée à sa sortie à l'est par un grand porche fermé d’une énorme et épaisse porte à deux battants munie de ses premières et massives ferrures. La maçonnerie est en plein cintre.
A l’extérieur les montants ou jambages portent de nombreuses moulures. Le fronton ou faîte de ce porche est surmonté d’une tête ressemblant peut-être à celle d’un moine ayant sur le sommet de la tête une sorte de calotte. Cependant le cou semble paré d’une fraise comme en portaient les seigneurs du temps du roi Henri IV.
Nous ne pouvons dire quel personnage on a entendu représenter à cet endroit, d’autant plus que par là on ne trouve aucune date ni inscription pouvant mettre sur la trace.
Sous ce porche se trouve un puits qui peut être du même âge que le porche. Dans la maison de la ferme, se trouve une cheminée pas très moderne non plus, mais cependant sans rien d’extraordinaire.
Au château habité par Mr Cibiel le propriétaire, on peut remarquer, malgré qu'il ait été restauré sans doute plus d’une fois, quelques parties anciennes, notamment des cheminées ornées de moulures diverses, un couloir au bout duquel se trouve une porte en plein cintre, dont les angles extérieurs sont largement chanfreinés.
En une autre partie du château encore, on remarque un fût de colonne en pierre de taille. La forme en est ronde, de moyenne grosseur et sans ornementation, sa hauteur peut être de trois mètres environ. Son utilité ne semblant guère prouvée en cet endroit on ne peut deviner la pensée de celui qui l’y a fait édifier. Il semblerait que ce pilier doit plutôt provenir d’un autre édifice.
Dans la façade ouest du château, il a été comme nous l’avons dit précédemment au chapitre de la "Chapelle Rompue" placé dans le mur, un tableau sculpté sur pierre, représentant "l’adoration des rois mages". Cette pierre provient sûrement de la dite chapelle puisque une autre faisant le pendant s’y trouve encore "Jésus dans l’étable de Bethléem.