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La Propriété de la Braudière

 

Vers 1639 la propriété de la Braudière, paroisse de Fenioux, faisait partie des vastes domaines des de la Porte, ducs de la Meilleraye (près Parthenay) dont les premiers ascendants, les "de la Porte" prirent les noms de "de la Porte de la Meilleraye" comme le fit en 1575 CharlesI de la Porte *.

Plus tard vers 1593, ce dernier recueille la Meilleraye dans l’héritage de son oncle Jean, et la Lunardière (en Fenioux) dans celui de son frère. Ce Charles de la Porte devint gentilhomme de la chambre du roi Henri IV dont il fut toujours le partisan.

Vers 1664, Armand Charles de la Porte, fils en première  noce du précédent, s’était marié une première fois à Dame Marie d’Effiat, et était déjà duc de la Meilleraye. Il devient duc de Mazarin par suite de son mariage avec Hortense Mancini, nièce du Cardinal Mazarin (Gâtine Historique de B Ledain).

Ce sont ces deux personnages qui, dans un acte notarié que nous possédons et aux dates 1639 et 1666, sont portés comme seigneurs possesseurs de la Braudière (en Fenioux) la Salle (en Fenioux ) ainsi que le Bourg-Jarousson en Fenioux aussi et autres lieux etc…

Ces actes sont des reconnaissances ou aveux des petits vassaux du fief de l’Oliverie, nommés Pierre Joubert et René Gaufreteau qui rendent foy et hommage (39) plain, plet et cheval de service (40) à mutation d’hommes quand le cas y advient, à très hauts et très puissants seigneurs Charles et Armand Charles de la Porte, ducs de la Meilleraye, ducs de Mazarin, à cause de leur seigneurie du Bourg-Jarousson, incorporée à la dite seigneurie de la Braudière et à leur dit duché.

Il est bien compris que le petit fief de l’Oliverie et ses dépendances relevaient d’abord de la petite seigneurie du Bourg-Jarousson, à hommages plains avec juridiction basse (41), foncière et haute justice (43), laquelle relevait elle même de celle de la Braudière.

Dans les actes d’aveux ci-dessous cités ainsi que dans d’autres que nous détenons, il est souvent question des "Messieurs et Dames du Bourg-Jarousson" mais leurs noms ne sont cités nulle part.

Quel était leur nom ? En quel lieu et place au Bourg-Jarousson s’élevait leur demeure ? Y ont-il même habité ? Nous ne pouvons quant à nous donner aucune précision à ce sujet.

On dit bien que dans un terrain près le village on a trouvé jadis des fondations de vieux murs, et que sur ce terrain il y a une sorte de mamelon. Serait-ce là qu'aurait existé  la petite seigneurie du Bourg-Jarousson ? En outre, au bas du village, à une maison située près de la fontaine dite "Fontaine du Bourg-Jarousson" on voit une vieille porte en plein cintre. En haut de ce cintre sont des lettres ou chiffres, mais nous ne pouvons dire ce qu'ils signifient.

A la même maison, on voit au grenier, de vieilles pierres de taille qui par leurs formes semblent être du même âge que celles de la porte. Ont elles été posées là sortant de la main du premier ouvrier qui les a posées pour les Messieurs et Dames du Bourg-Jarousson ou bien proviennent-elles d’une demeure plus ancienne ? Nous ne pouvons quant à nous le dire.

Revenons à présent à la seigneurie et au château de la Braudière qu’ont possédés, sans jamais l’habiter peut être, les familles Charles et Armand Charles de la Porte, la Meilleraye, ce dernier duc de Mazarin et disons qu’au lieu de citer ici, en ce cadre si restreint, tout ou partie des documents entre nos mains et qui se rapportent à ce domaine, ses possesseurs et ses petits vassaux, nous tenons ces documents à la disposition de qui voudrait les consulter.

Nous dirons cependant encore, qu’il est de toute notoriété que plus tard vers 1776, le Comte d’Artois acheta le duché de la Meilleraye dont dépendait la Braudière et autres petits fiefs pour le prix de 1.400.000 livres. Peu après, le Comte d’Artois aliéna lui-même plusieurs parties de ses nouveaux domaines de Gâtine, notamment l’important château et les domaines de Salbart paroisse d'Echiré, ainsi que le domaine de Béceleuf. Il engagea également, par acte du 25 Février 1780, le domaine et comté de Secondigny à Madame Catherine d'Arot, moyennant 6300 livres de rente annuelle (Gâtine Historique de B. Ledain).

Enfin quelques années plus tard encore (en tous cas avant 1788), le Comte d’Artois vendit le domaine de la Braudière et de nombreux fiefs des alentours, tant en les paroisse de Fenioux, Pamplie, qu’en les paroisses limitrophes, à Messire Louis Joseph Jacob Janvre qui prend les titres de "Seigneur de la Bouchetière" (commune de St Lin croyons-nous),  Brusson, la Braudière, Boissoudan, La Ménardière, la Baraudière et leurs annexes, et ce suivant lettres patentes accordées par sa Majesté le 3 Février 1787 au dit seigneur de la Bouchetière.

La famille Janvre de la Bouchetière qui venait d’acquérir en 1787 les vastes domaines dont nous venons de parler, ne dut pas en avoir longtemps l’entière propriété et jouissance, parce qu'à la Révolution, deux des trois frères Janvre qui possédaient ces domaines, ayant refusé de prêter le serment que la Constitution réclamaient d’eux, s’exilèrent et leurs biens furent vendus nationalement. Le troisième frère resta étant infirme. Lui seul conserva ses biens.

Au nombre des biens vendus, se trouve la terre de la Braudière ainsi que d’autres nombreuses sises en la commune de Fenioux et les communes voisines. La Braudière fut à ce moment acquise par une famille Frère, dont nous trouvons les premières traces à la Braudière en 1731. 

Ce qui nous l’apprend est un acte de baptême d’un Pierre, fils de maître Clément Frère, sieur de la Pomeraye, et de Marguerite Sené. Ce baptême eu lieu le 27 Juin 1731. Plus tard, à la Révolution, et au moment de la vente des biens nationaux, vivait à la Braudière un Mr. Charles Frère de la Pomeraye portant le titre de fermier de la Braudière et qui était marié à demoiselle Jeanne Proust.

Ce doit être lui qui se rendit acquéreur de la propriété de la Braudière ainsi que des fermes du Beugnonet et de la Butaudrie commune de Fenioux .

Nous relevons d’autre part, aux cahiers paroissiaux de Fenioux, les preuves de l’existence de cinq familles qui ont habité à la Braudière de 1701 à 1730.

Le 14 Septembre 1707 fut baptisé Françoi,s fils de Olivier, Sieur de Beauregard et de Dame Marguerite Bougeon.

Le 25 Novembre 1714, baptême de Louise, fille d’Etienne Archambault et de Louise Patureau.

Le 26 Février 1714, mariage d’Etienne Archambault et Louise Patureau.

Le 8 Janvier 1722, baptême de Jean, fils d’Etienne Langlade, et de demoiselle Françoise Florisson.

Le 18 Janvier 1723 mariage entre Jean Pastureau veuf de Catherine Moine de la paroisse de Vallan, et demoiselle rené Corbin, fille de défunt Mr Pierre Corbin, et de dame Louise Pastureau.

Le 2 Septembre 1727 est enterré au cimetière de Fenioux Mr Etienne Archambault âgé de 53 ans.

Présents Louise Pastureau sa femme, Mr louis Archambault son frère.

Plus tard, après et jusqu’à ce qu’il en face l’acquisition, ont du habiter à la Braudière comme fermiers, les premiers membres de cette famille Frère qui se disait "Frère de la Pomeraye".

* Le maréchal de la Meilleraye acheta le 14 juin 1641 à Henri II, duc de Longueville, la Baronnie de Parthenay et les Châtellenies de Béceleuf et de Coudray-Salbart, par la raison que le duc avait un besoin pressant d'argent. Cette acquisition coûte au maréchal 300.000 livres, somme jugée très exagérée, car le revenu atteignait à peine 7000 livres. Le Maréchal de la Meilleraye avait en effet fait l'acquisition de nombreux autres fiefs en Gâtine,  au nombre desquels on cite la Vergne-Samoyau (la Vergne Chamereau) en Béceleuf. La Braudière de Fenioux vendue plus tard à Mr Janvre de la Bouchetière en 1779. Les De la Porte la Meilleraye, de simple vassaux qu'ils étaient, devinrent subitement maîtres de tous les domaines de Gâtine possédés par les Larchevêque. Ces importants domaines furent vendus au Comte d'Artois pour 1.400.000 livres et rapportaient 51.761 livres de revenu et c'est du comte d'Artois que Janvre de la Bouchetière (commune de St-Lin, je crois) auraient acquis les nombreuses propriétés que ses descendants possèdèrent après lui et dont ils furent dépouillés en partie par la vente des biens nationaux au moment et après la révolution.

(Gâtine Historique de B. Ledain et Histoire de Parthenay)                                                                                                                                                 

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