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La Ferme du Pré  (commune de Fenioux)

Venant de la Croix de la Huche, nous sommes descendus à la ferme du Pré.

A une servitude de cette ferme, on remarque  des pierres de taille assez anciennes. Quelques unes même, portent les traces d’avoir été noircies par l’action du feu. A l’une de ces pierres il y a l’inscription suivante « Antoine Hairoid 1770 ». Que signifient ces noms et cette date ?

Les fermiers nous ont dit que ces pierres provenaient des fondations d’une ancienne maison démolie il y a longtemps et dont on voit encore l’emplacement dans la partie haute d’un pré de la ferme. Etant allé dans ce pré, nous n’avons pas eu de peine à constater que là en effet il y eut jadis une vieille habitation de plus ou moins d’importance. Aucun reste de mur n’émarge de terre, mais on voit nettement traces des fouilles qui ont été faites pour extraire la pierre de ces fondations.

A une centaine de mètres plus bas et au midi, se trouvent les restes d’un étang qui est presque bouché par la vase, les roseaux et les herbes de toutes sortes. On le nomme « l’étang perdu du Pré ».

Comme presque partout ailleurs où ont habité de petits Seigneurs (bourgeois si l’on aime mieux) cet étang, près de l’habitation du maître (s’il en était un qui habitait là) ne serait-il pas le signe quasi probant de son existence ?

Un autre étang, peut-être plus moderne celui là, se trouve placé auprès de la ferme et sert d’abreuvoir.

Le pré où sont placés les vestiges de l’habitation ci-dessus citée, se nomme le pré « des Rembretieres ». Un autre champ touchant le pré porte lui aussi le même nom. Un bois situé au lieu-dit « Planchepaux », se nomme « le bois des Rembretières ».

Les fermiers nous ont dit tenir de leurs grands-parents, la relation qu’a cette ancienne demeure habitait une personne aisée qu’on nommait « la dame des Rembretières ». On nous a dit aussi qu’une famille d’un village voisin avait possédé ou pouvait peut-être posséder encore de vieux papiers prouvant l’existence de cette famille des Rembretieres.

Je crois aussi me souvenir avoir lu dans de vieux actes, que je retrouverai peut-être un jour, qu’a propos de délimitations de tènements voisins de la ferme du Pré, il était écrit ceci :

Touchant d’un côté à la terre de la dame des Rembretières. Donc il y aurait eu au Pré, l’habitation des Rembretières.

D’un autre côté nous voyons sur le rôle des tailles de la paroisse de Fenioux des années 1729-1730, qu’avec la ferme du Pré, où habitait un Pierre Audurier, laboureur à une charrue, pour le Seigneur (peu facile à lire, les collecteurs écorchant ou écrivant mal les noms) peut-être doit-on lire Prenit, Héruit ou peut-être a-t-on voulu dire Hairoit, cité ci-avant, le fermier du Pré devait payer aux collecteurs 65 livres.

A la ligne suivante était la mention : Plus pour l’exploit d’une borderie 13 livres. Cette borderie qui était taxée à 13 livres, n’était-elle point ce qui faisait la réserve personnelle de la dame ou Messire  des Rembertières, ou du Seigneur Hairoit, Héruit. Peut-être pourrait-on le penser sans trop s’éloigner de la vérité.

D’autre part, sur les mêmes rôles des tailles, nous relevons que le Petit Bois-Loudun, ferme voisine et de cette commune autrefois, relevait du même Seigneur, avec le nom écrit de la même façon par les collecteurs

Dans le pré situé au dessous de la ferme, et longeant la rivière qui vient de Pamplie, il a dû y avoir là un moulin à moudre le grain, car on voit encore aujourd’hui très nettement les traces d’une ancienne écluse prenant son cours à la rivière, au bout nord de ce pré qui va jusqu’à Planchepaux.

En effet, s’il y avait là la ferme actuelle du Pré, la réserve et la résidence d’un propriétaire, plus la ferme du Petit-Bois-Loudun, le tout au même, il n’est pas trop étonnant qu’il y ait eu là un moulin à moudre le grain, car on peut remarquer que dans la commune presque partout où avait été édifiée la demeure d’un plus ou moins important Seigneur ou nobliau, entourée de ses propriétés, il y avait là tout près sur la rivière la plus proche un moulin à moudre le grain à l’usage du noble Seigneur et de ses fermiers.

Nous allons donner les preuves de l’existence de ce moulin, par une constatation faite sur les registres paroissiaux de l’année 1722.

Mariage du moulin du Pré

Le 16ème jour de Janvier 1722 a été célébré le mariage de Isaac Naudon, veuf de Magdeleine Moindron et de Marie Groleau, veuve de Michel Cam, les deux de cette paroisse. Présents du côté de l’époux Mathurin Airault et Jean Quintard, du coté de l’épouse, Pierre Audurier et Jeanne Courtin.

Boutheron curé de Fenioux.

C’est tout ce que présentement nous avons à dire sur le lieu dit : le Pré.

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