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La   Verdonnière

                                             

Cette ferme appartient à M. Barillet-Beaupré propriétaire à Fenioux. Le fermier est Monsieur A. Pinaudeau, maire actuel de cette commune. Aux bâtiments rien de particulier à signaler si ce n'est à ce qui était les anciens bâtiments, plusieurs trous pour nids de pigeons et une large porte cochère à plein cintre qu'on voyait là avant la transformation des anciens bâtiments.

Dans les champs, au sud-ouest de la ferme et sur d'autres dépendant de celle exploitée par les frères Guignard de l'Aumônerie, on trouve deux ou trois champs portant au plan cadastral les noms de "Champs de la Forteresse". Cela nous porte naturellement à penser que le nom de ce lieu-dit doit avoir une ancienne signification, une raison d'être.

En effet on remarque d'abord dans un champ de l'Aumonerie, une déclivité de terrain se prolongeant dans ceux de la Verdonnière en passant par le milieu d'une pièce de terre plantée en sapins. Là c'est une espèce de tranchée large et assez profonde, dont les bords aujourd'hui assez évasés, devaient jadis être beaucoup plus relevés. Cette tranchée est orientée du nord au midi. Sur le bout midi et dans un champ voisin, dépendant d'une ferme de la Jarrie, appelée "La Touche Noire", cette tranchée qui traversait jadis le champ dans toute sa longueur a été aplanie et l'emplacement mis en culture. Là, rien n'y parait plus, mais plusieurs personnes encore éxistantes, ont vu dans ce champ, le prolongement de cette tranchée.

Pour parler un peu de ce lieu dit "Les Forteresses" des remarques et particularités ci-dessus, de la destination probable de ces vestiges et de leur usage au temps de leur création, nous sommes très embarrassés, ne voulant rien affirmer sans le pouvoir prouver.

Voici cependant (sous toutes réserves) d'après nos recherches et nos informations auprès de personnes compétentes, quelques probabilités :

Certains nous ont dit que cette forte et assez longue tranchée pourrait bien être une sorte de camp retranché d'origine romaine ou tout autre ouvrage militaire d'une date moins éloignée; D'autre part, le lieu dit "Les Chateliers" se trouvant à une faible distance, si nous croyons les dires d'un érudit tel que M. Léo Desaivre dans son "Histoire de Champdeniers" page 16, on serait porté à supposer qu'il pourrait y avoir quelque analogie entre le lieu dit " Les Forteresses " et celui des Chateliers.

Nous donnons la parole à Mr Desaivre :

« On attribue généralement à l'époque romaine, les Châteliers si nombreux en Poitou. C'étaient vraisemblablement de petits postes fortifiés analogues à nos petits blokaus de l'Algérie. Une ligne de Chateliers traverse le canton de Champdeniers du nord-ouest au sud-ouest : Châtelier de Fenioux, de Vermenie (Xaintray), Chateliers du Puy-de-la-Barre (Champdeniers), Chatelier de Cherveux. Actuellement il ne reste presque plus aucun vestige de ces petits forts, seules des tuiles à rebord ont été signalées dans le voisinage de quelques uns.

(Nota) 

Au sujet de la métairie de la Verdonnière, inscrite au livre censif de la Braudière pour les années 1789, 1790, 1791, il est écrit ceci : Le sieur vicaire de Fenioux doit au terme de Noël un provendier d'avoine valant 10 boisseaux ras mesure de Secondigny, et un faix de foin estimé 25 sols, le tout de rente seconde foncière, en outre la dixme au douze, pour raison de la métairie de la Verdonnière ect …

Cette ferme appartenait elle au vicaire ou bien il en jouissait du revenu à cause de son titre de vicaire. Nous l'ignorons jusqu'à présent.

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