1q

Tout autour de l’église s’étend la place publique appelée « Le Plan de l’Eglise ».

Cette place spacieuse en avant de la façade principale se rétrécit en deux chemins lesquels se rejoignent derrière le chevet de l’église, l’entourent complètement et l’isolent des maisons voisines.

Si actuellement la place est toute entourée de maisons pressées les unes contre les autres, autrefois et même à une époque relativement peu reculée, puisque des vieillards depuis peu décédés s’en souviennent, ces maisons étaient fort rares.

Ici on cultivait des jardins, là s’étendait l’ancien cimetière (cimetière tout autour de l'église).

En effet à Fenioux comme dans beaucoup d’autres endroits, primitivement le cimetière entourait l’église et l’on peut voir encore du côté est et très près des murs de l’église des traces profondément accusées dans la pierre ou rocher de sépultures en plein roc.

Une probabilité sur le premier centre du bourg de Fenioux

Après avoir, au sujet d’une primitive église ayant pu exister avant celle actuelle, consulté nombre de personnes compétentes, que nous remercions ici, nous croyons devoir nous rendre à l’opinion de la majeure partie, à savoir : qu’une petite bourgade perdue dans les bois et terrains incultes, telle que devait être celle de Fenioux avant les X^ème et XI^ème siècles, époque où se manifeste en France une activité très grande pour élever des édifices religieux d’une certaine importance, même dans de petits centres de population, et ceci, dit la chronique du temps, en signe de manifestation de la foi chrétienne, et pour s’attirer la clémence divine en vue de la croyance répandue de la fin du monde qui devait arriver l’an 1000, nous croyons nous aussi qu’il devait y avoir à Fenioux une petite église ou chapelle, mais en ce cas, de bien peu d’importance comparativement à celle d’aujourd’hui.

On prétend qu’avant l’édification des églises romanes telles que la notre, on voyait de petites basiliques, sortes de constructions rectangulaires en forme d’un carré long ainsi :

sans aucun travail architectural, même pas de voûte mais tout simplement une sorte de plancher supérieur, le tout recouvert par une charpente et tuiles du temps.

Et même peut-être que cette petite basilique (si basilique il y eût) n’existait-t-elle pas dans le bourg actuel, qui en ce temps là pouvait bien ne pas être .

Le prouverait "les deux frères Gelduin et Elbon étaient depuis 1088 seigneur de Parthenay.

Outre le prieuré⁽¹⁴⁾ que Gelduin et son frère voulurent établir à Parthenay le Vieux, ils donnèrent aux moines un vaste emplacement pour créer un bourg et attirer autour du monastère une population stable et laborieuse, pourvue en même temps des secours spirituels. C’est de la sorte que peu à peu s’enrichissaient les campagnes et que les habitations se multipliaient au profit de la civilisation et du bien être de tous. *

Les moines de Parthenay-le-Vieux acquirent bientôt l’église de Fenioux en 1093, elle leur fut donnée à la prière de Gelduin par Guy de Vaucouleurs qui en était seigneur et propriétaire. Par cela même, le prieur de Parthenay-le-Vieux, Pierre, eut sur Fenioux le même droit de justice et d’administration civile. Ce Pierre obtint aussi la terre d’Ardin peu éloignée de là, au même titre. *

D’après ce qui précède, en 1093 l’église de Fenioux était la propriété de Guy de Vaucouleurs, seigneur de Fenioux probablement, lequel à la prière de son suzerain Gelduin, seigneur de Parthenay, la céda aux moines de Parthenay le Vieux qui vers le XII^ème siècle la firent reconstruire par leurs ouvriers auvergnats. Jusqu'à quelle époque l’église resta-t-elle la propriété des moines de Parthenay-le-Vieux, nous ne le savons ?

* Gâtine Historique de B. Ledain

Nous supposerons par la suite l’existence d’un possesseur qui aura fait bâtir "la Chapelle Rompue" dont il ne reste plus maintenant que d’admirables débris.

Devenue certainement domaine national au moment de la Révolution, l’Eglise fit partie des possessions de la fabrique.

Depuis le 30 mars 1887 elle est classée monument historique

De plus en creusant les fondations des maisons citées plus haut, on a trouvé une assez grande quantité d’ossements humains.

Il semblerait que le cimetière autour de l’église s’étendait sur une certaine superficie puisque on vient de me dire que lorsque feu Mr Victor Bernard fit construire sa maison sur l’emplacement de l’ancien lieu-dit « le vicariat »

A l’intersection des routes de Coulonges, Xaintray et la Chapelle-Thireuil, on trouva en creusant les fondations une certaine quantité d’ossements humains.

Autrefois le cimetière venait-il jusque là ?. Cela en quel temps ? Nous ne pouvons quant à nous le dire.

Enfin les cahiers paroissiaux parlent à partir de 1664 d’inhumations faites dans le cimetière de St-Pierre de Fenioux et dans le grand cimetière de Fenioux , le cimetière St Pierre serait nous semble t-il celui qui entourait l’église , et le grand cimetière celui actuel.

Nous ignorons quant à nous la date de la désaffectation du dit cimetière St-Pierre.

Des personnes âgées et dignes de foi se souviennent avoir vu sur la place et au nord ouest de l’église une croix en bois supportée par piédestal en pierre, sorte de petit calvaire qui aurait disparu il y a plus de 70 ans.

Du reste un document assez curieux que nous possédons, datant de 1785, sorte de mémorial ayant appartenu à un Jarriau de la Portière parle de cette croix, et il nous semble bien qu’à ce moment le cimetière n’existait plus là.

Cette note est ainsi libellée "Aux environs de la Nostre Dame de la Chandeleur de l’année 1785 à la croix d’avant (pour devant) j ai paié à Rousselet une journée de masson à 15 sous"

On a abattu il y a un peu plus de 50 ans, quatre gros ormes plantés à droite et à gauche de la place.

Actuellement et depuis un certain temps déjà, c’est sur la place de l’église que s’installent les petits théâtres ambulants de passage dans notre localité, ainsi que les baraques foraines et petits marchands, les jours de fêtes locales.