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Les plus anciens seigneurs de Fenioux

 

La commune de Fenioux est située en Gâtine, elle aurait fait partie des domaines de la puissante seigneurie qui embrassait toute la Gâtine et dont le siège était à Parthenay .

Les domaines des sires de Parthenay  se composaient de quatre baronnies ou châtellenies : Parthenay, Secondigny et Béceleuf relevant du Comté du Poitou et Coudray-Salbart relevant de l’Abbaye de St Maixent.

Fenioux devait faire partie de la baronnie de Secondigny ainsi que sembleraient l’indiquer plusieurs actes que nous avons sous les yeux et où il est parlé au sujet d’affaires intéressant les habitants de Fenioux : de la cour du scel (24) et comté de Secondigny.

Comme faisant partie dues domaines des Sires de Parthenay, Fenioux eut donc à obéir successivement aux Larchevêque, 1012 à 1458, aux Longueville 1458 à 1641, aux de La Porte de La Meilleraye et aux Mazarin 1642 à 1776, au Comte d’Artois 1776 à 1789.

Voilà pour les grands suzerains (25) et d’après "Bélisaire Ledain" dont l’histoire remarquablement étudiée ne saurait entrer dans notre modeste travail.

Ce qui nous intéresse surtout ce sont les petits seigneurs humbles vassaux (26) des puissants Sires de Parthenay qui ont possédé tout ou partie de Fenioux et à qui les propriétaires des fiefs rendaient aveux (27).

L’église actuelle de Fenioux semble dater du XI à XIIème siècle, la construction indique l’existence d’un groupement, et son importance semblerait donner à ce groupement une étendue assez considérable.

En admettant qu’il existait avant le XIIème siècle, était-il un de ces villages primitifs qu’on suppose exister en Gâtine même à une époque assez reculée ?

Sous quel nom le désignait-on si il y en avait un ?

Autant de questions auxquelles nous ne pouvons répondre et qui enveloppent de ténèbres l’origine de notre commune et de sa primitive église.

 

Nous relevons dans l’histoire générale du Poitou, Chan. Auber, chap. VII p 403 : Les moines de Parthenay le Vieux acquirent bientôt l’église de Fenioux (1093).

Elle leur fut donnée à la prière de Gelduin, par Guy de Vaucouleurs qui en était seigneur et propriétaire.

Voici aussi ce que dit à ce sujet B. Ledain (Gâtine Historique p 46 et 47) : les seigneurs Gelduin et Ebbon ne trouvant pas suffisantes les donations faites au nouvel établissement de Parthenay-le-Vieux, demandèrent à l’un de leurs vassaux, Guy de Vaucouleurs, possesseur de Fenioux, la concession de l’église de ce lieu aux moines de Parthenay-le-Vieux. Guy de Vaucouleurs qui l’avait déjà donnée à l’abbaye de St-Florent de Saumur, avec l’assentiment de Gelduin, répondit qu’il ne pouvait disposer d’une chose qui ne lui appartenait plus.

Mais Ebbon, avec sa violence ordinaire le menaça de le dépouiller de son fief¬(28) s’il persistait dans son refus.

Guy effrayé céda l’église au détriment de l’abbaye de St Florent qui considéra, non sans raison, les droits injustement violés.

Cependant le premier contrat n’etait peut-être pas très régulier, car depuis la seconde donation faite en 1092, l’église de Fenioux demeura de la possession du prieuré de Parthenay le Vieux.

Depuis cette époque le prieur de Parthenay-le-Vieux, à titre de prieur de Fenioux, exerca toujours les droits de justice et de juridiction dans cette paroisse ainsi que dans la paroisse voisine d’Ardin.

Gelduin était seigneur de Parthenay à la fin du XIème siècle.

Guy de Vaucouleurs était donc son vassal, et si ce dernier était seigneur et possesseur, il était aussi seigneur de toute la paroisse.

Guy de Vaucouleurs serait ainsi le premier seigneur de Fenioux dont nous ayons connaissance.

L’historien B. Ledain dans la gâtine historique, extrait du cartulaire de l’Absie : qu’un "Raoul de Fenioux" fut vers 1177 un des bienfaiteurs et donateurs de l’abbaye (29) de l’Absie, en donnant à ce monastère une dîme qu’il touchait sur le lieu dit "la Taupelière" un lieu-dit la Taupelière existe commune de Secondigny.

Le nom de Raoul de Fenioux ne donnerait-il point à penser que ce personnage aurait pu à cette époque être seigneur de Fenioux (31)

Encore d’après le même historien on voit qu’en 1218 un "Guillaume de Fenios" est présent au scel d’une charte donnée par Guillaume Larchevêque au prieuré de Château-Bourdin (commune de St Pardoux).

 

 

Généalogie de la famille Janvre 

dont les descendants ont habité au château de Brusson commune de Fenioux et celui de Boissoudan commune de Pamplie

(La Bouchetière paroisse de St-Lin, canton de Mazières en Gâtine)

extrait de la Gâtine Historique de B Ledain

 

1° Archambaud Janvre, seigneur (31) de la Bouchetière, époux de Pétronille de Vareze 1089 - 1096
2° Elie Janvre époux de Frégente de Thonnay-Charente  1164 - 1174
3° Jean Janvre, chevalier (33),  époux de Jeanne de St Gelais 1290
4° Thomas Janvre (dit Bagoulin)  1320 - 1356
5° Jean Janvre de la Bouchetière  1362 - 1390
6° Jean Janvre, époux de Marguerite Chenin, fils de Jean  1409
7° Jean Janvre, chevalier, époux de Thomasse Corignon, fils de Jean  1432 - 1462
8° Allain Janvre, écuyer, époux d’Anne de la Porte, fils de Jean. Il désigne sa sépulture dans l’église de St Lin 1474 - 1486
9° Léon Janvre, écuyer, fils d’Allain et époux de Marguerite de St-Georges-Vérac  1528 - 1536
10° Philippe Janvre, fils de Georges et époux en 1558 de Marguerite Thory. Il embrassa le protestantisme qu’il défendit avec ardeur et fut gentilhomme (32) ordinaire de chambre du Roi Henri IV 1536 - 1596
11° Daniel Janvre , chevalier, fils de Philippe et époux en 1600 de Renée de Malemouche 1600 - 1635
12° Philippe Janvre, fils de Daniel, époux de Marguerite d’Anzy, il était aussi seigneur de St Lin et de la Moussière. 1667
13° Daniel Janvre, chevalier (33) époux d’Olympe Châtaigner 1667 - 1699
14° Charles Janure (Jauvre) chevalier seigneur de la Bouchetière, la Moussière et Vieux Brusson, époux de Julie Pingot. 1700 - 1735
15° Jacob Janvre, chevalier seigneur de la Bouchetière à St Lin, Pamplie, Brusson, Soutiers, St Pardoux. 1735 - 1774
16° Louis Joseph Jacob Janvre, fils de Jacob, époux de Julie Grignon, chevalier de St Louis, Capitaine de Cavalerie.

Deux fils de celui-ci émigrèrent

1762 - 1787

 

Ensuite dans les chartes de St Maixent (archives historiques du Poitou tome XXIII p 50) il est question d’un certain "Willelma de Fenioux" Guillaume de Fenioux, qui rend hommage (30) à Geoffroy II, abbé de St Maixent vers 1222. Celui-ci doit être le même personnage que précédemment.

D’autre part nous possédons un acte d’aveu rendu le 6 Juin 1639, par Pierre Joubert sieur de la Bourie, propriétaire de la seigneurie de l’Olivrie, à Mr Charles de la Porte seigneur de la Meilleraye et autres lieux, considérant ce dernier comme seigneur de Fenioux.

Armand Charles de la Porte Duc de Mazarin et de la Meilleraye, marié à Hortense Mancini, nièce du Cardinal Mazarin, succède au précédent, et comme seigneur de Fenioux, reçoit le 16 Mars 1666 un aveu de Pierre Joubert, sieur de l’Olivrie.

Les de la Porte étaient aussi seigneurs "de la Lunardière" La Lunardière est un fief situé dans la commune de Fenioux et dont nous reparlerons par ailleurs.

La famille de la Porte (Raoul de la Porte, François de la Porte, Charles de la Porte, Charles II de la Porte, Paul Jules de la Porte, Guy Paul Jules de la Porte, Charlotte Antoinette de la Porte duchesse de Duras, Louise Jeanne de Durfort de Duras, duchesse de Mazarin et de la Meilleraye) furent donc les seigneur de Fenioux  jusqu’en 1776, époque à laquelle le Comte d’Artois fit l’acquisition de la baronnie de Parthenay moyennant 1.400.000 livres.

On sait que le Comte (36) d’Artois aliéna plusieurs parties de ses nouveaux domaines de Gâtine, par vente ou par donation à rente.

C’est donc lui qui vendit en l’année 1788 la plus grande partie de la paroisse de Fenioux à Messire Janvre, seigneur de la Bouchetière (commune de St-Lin).

Celui-ci acquit notamment la seigneurie de la Braudière, de laquelle dépendaient de nombreux fiefs.

Nous avons sous les yeux un aveu rendu le 8 Mars 1788 par René Gaufreteau, héritier du sieur Joubert à Messire Joseph-Jacob Janvre, pour la métairie noble de l’Olivrie.

La famille Janvre resta propriétaire de la plus grande partie de la paroisse de Fenioux jusqu'à la révolution. (voir au verso de la page 81, généalogie de la famille Janvre).

Au moment de la révolution, trois frères Janvre habitaient en leur château du Vieux-Brusson, deux émigrèrent.

L’aîné, impotent et presque aveugle resta.

Les deux qui émigrèrent virent leurs biens confisqués et vendus comme biens nationaux (37).

Ces biens furent rachetés par des fermiers peu scrupuleux auxquels les Janvre avaient donné de l’argent pour faire l’acquisition à leur place et en leur nom.

Après la révolution les deux émigrés revinrent et partagèrent avec leur frère les biens que celui-ci avait conservés. Ils étaient encore importants.

 

 

La famille des Essarts de la Carte et du Vieux Brusson

à partir de 1653 environ

 

Nous croyons, d’après des recherches en nos papiers personnels et aux registres paroissiaux de cette commune, qu’avant la venue de la famille Janvre de la Bouchetèere au lieu dit Vieux Brusson, a du y habiter une famille Thibaud des Essarts, de la Carte, chevaliers-seigneurs de ces lieux et qui plus est : du Vieux Brusson, laquelle s’est alliée avec d’autres familles riches et puissantes du pays.

D’après ce qu’il nous est donné de voir, ce serait vers 1653 ou peut-être avant que la famille des Essarts de la Carte serait venue se fixer au Vieux Brusson.

Nous citons textuellement à ce sujet les extraits des registres paroissiaux de Fenioux : 

Le 13 Octobre de l’année 1653 a été baptisée Marie fille de honorable homme Mr Georges Thibaud  illisible des Essarts et de la Carte et de demoiselle Renée Chappot. Le parrain fut Jacques Thibaud des Essarts et du Vieux-Brusson, la marraine Françoise Tibaud …illisible… etc

                       Signatures : Jacques Thibau de la Carte

                          J. Venant, curé de Fenioux

 

Célébration d’un mariage dont la rédaction est pour nous très insuffisante et peu lisible, on lit facilement les signatures ci au bas :

Le 9 Octobre 1670 … de la paroisse de Fenioux et de la paroisse de … plusieurs mots illisibles … de la proclamation de deux bancs du futur mariage … ont, du consentement de leurs parents et amis soussignés reçu la bénédiction nuptiale en face de notre Ste Mère l’église apostolique, catholique et romaine.

signatures : Georges des Essarts 

                   Marie Thibaud de la Carte

                    Le célébrant sans doute 

              

D’autre part comme preuve qu’en 1682 encore et avant l’arrivée de la famille Janvre, c’était bien la famille Thibaud des Essarts de la Carte qui était seigneur du Vieux Brusson, tout en étant aussi sans doute seigneurs des Essarts (il y a les Essarts commune de Cours, était-ce celui là ?)

Un acte notarié daté de 1682, par lequel un sieur Jehan Groleau, bordier à la Bleure, paroisse de Fenioux, reconnaît les devoirs rousturiaux, consistant en 50 boisseaux d’avoine, mesure de Secondigny, 7 chapons, plus 18 sols d’argent, rendable et portable à la seigneurie du Vieux Brusson, chaque an et fête de Noël pour la moitié du pré appelé "le pré du Chaîgne" paroisse de Pamplie, contenant illisible journaux, au seigneur Jacques Thibaud des Essarts de la carte à cause de sa seigneurie du Vieux-Brusson.

Ci texte de l’entête de l’acte : sachent tous que de vous très haut et très puissant seigneur, Messire Jacques Thibaud de la Carte, Chevalier-seigneur des Essarts et du Vieux-Brusson et autres places et demeurant au lieu dit du Vieux-Brusson par commune de Fenioux  … etc … etc … etc …

Le dit acte a été faict escrire et signé à la requête du dit seigneur aux notaires soussignés et jurés sous la cour du comté de Secondigny au duché de la Meilleraye, le quinzième jour d’août avant midi, l’an mille six cent quatre vingt deux.

         M Baraton   notaire  royal             Dupuy   notaire royal

 

Donc dès 1653, en 1670 et encore en  1682 le château du Vieux Brusson était possédé et habité par cette famille Thibaud des Essarts de la Carte.

Et ce ne serait que vers 1705 que pour la première fois on verrait aux registres paroissiaux, la première mention d’un Charles Janvre escuyer seigneur de la Moussière et du Vieux-Brusson.

Ce Charles Janure ou Janvre avait épousé une demoiselle Julie Pyniot dont la famille habitait le château de Puychenin actuellement commune de Xaintray.

              De ce mariage naquirent :

            -   Le 27 Février 1705     :   Philippes Marie.

            -   Le 30 Xbre  1706       :   Suzanne Julie.

            -   Le 26 Janvier 1708    :   François Louis.

            -   Le 25 Juillet   1709   :   Philippe René .

            -   Le 19 Avril 1712        :   Gabrielle Renée.

 

Le 27 Mars 1731 C’est un nouveau seigneur de Brusson, messire Jacob Janvre que citent les actes.

Ce Jacob avait épousé une demoiselle Marie Anne du Chilleau. Cinq enfants comme précédemment naquirent de ce mariage :

            -   Le 27 Mars  1731     :   Marie-Anne Elisabeth.

            -   Le 22 Avril   1734    :   Louis-Joseph Jacob.

            -   Le 10 Janvier 1735   :   Marie-Michelle Suzanne.   

             -   Le 27 Novembre 1737   :   Marie Gabrielle

             -   Le 17 Décembre  1738    :   Charles

Jacob Janvre meurt le 7 Octobre 1777 à l’age de 77 ans, il est enterré dans le cimetière. A son enterrement assistaient ses fils Louis Joseph Janvre, lieutenant de vaisseau du Roy, Charles Janvre capitaine de cavalerie.

Louis Joseph Janvre, fils aîné de Jacob, devint alors chef de la famille. Il épousa vers 1876-77 dame Marie Gabrielle de Grignon dont il eut une fille, Aimable Rachel, le 12 Avril 1778 et deux ou trois fils. Marie de Grignon meurt à l’âge de 41 ans le 29 Octobre 1784 et est inhumée dans le cimetière de Fenioux.

Trois ans plus tard, Louis-Joseph meurt à son tour. Deux des descendants de Louis-Joseph émigrent en 1789.

Après la tourmente révolutionnaire, nous relevons un Janvre, administrateur provisoir,e et à ce titre il signe des actes de l’état civil le 23 Mars 1817, le 1er Avril 1817 et le 15 Avril 1817.

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Armoiries des Janvre .

La famille Janvre porte "d’azur à trois tête de lion d’or arrachées, couronnées et lampassées, posées  2 . 1 . et pour devises, se peut rien d’autruy (d'Hoz…) pour cimier un biffron.

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